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Interview Laurent Bergé, Président de l’AOPn Tomates et Concombres de France

Laurent Bergé, président de l’AOPn Tomates et Concombres de France

« Il ne faut pas négliger l’importance de l’emballage sur le consommateur »

  1. En quoi l’emballage est-il un enjeu majeur pour votre filière ?

Pour les producteurs de tomates, l’emballage revêt une dimension stratégique qui influe sur deux leviers essentiels de notre activité : l’aspect sanitaire d’une part, et le volet économique d’autre part.

En choisissant des plateaux en carton ondulé ou parfois en bois, nous réduisons au maximum les risques de contamination croisée dans nos serres, en conditionnant nos récoltes dans des contenants hygiéniques, car à usage unique.

Le libre choix de l’emballage pour notre filière, c’est aussi le seul moyen de mener nos propres négociations avec nos fournisseurs d’emballages – chose impossible avec les caisses plastiques. C’est d’ailleurs cette volonté légitime de libre arbitre qui a poussé l’ensemble de la filière des producteurs de fruits et légumes à signer avec les fabricants de plateaux en carton ondulé et de cagettes en bois une Charte de libre choix de l’emballage il y a presque quatre ans.

  1. Quels sont les emballages les plus adaptés à vos produits ? Pour quelles raisons ?

A ce jour, les plateaux en carton ondulé représentent selon nous la solution la plus adaptée pour nos produits. Sa modularité permet d’adapter sa forme et sa contenance à l’ensemble de nos besoins, dans un cadre de coûts que nous pouvons maîtriser. Il présente aussi des atouts techniques uniques, comme sa personnalisation par impression pour devenir support de marques ou vecteur d’informations. Ce sont ces informations (origine, territoire, producteur…) qui permettent de rassurer le consommateur, de plus en plus averti et éduqué dans ses actes d’achats.

  1. Carton Ondulé de France a publié une étude sur le rôle de l’emballage au rayon F&L : ces résultats vous étonnent-ils ? Quels en sont, selon vous, les grands enseignements pour votre filière et pour l’ensemble des producteurs de fruits et légumes ?

Nous avons toujours pensé que l’emballage influait l’acte d’achat et qu’il pouvait mettre en valeur le produit. Il fallait toutefois le démontrer de manière nette. C’est désormais chose faite au delà de nos attentes, et les résultats ne peuvent que conforter la filière dans ses choix :  nous avons raison de résister à la pression du plastique. Cette étude dévoile surtout l’impact de l’emballage sur toute une chaîne de valeur, avec des enjeux économiques répercutés sur tous les acteurs. En ignorer les enseignements serait une erreur.

  1. Quels sont les axes de travail en emballage pour les fruits et légumes ?

L’emballage doit en premier lieu répondre aux exigences logistiques en plus de ses fonctions de protection, de conservation et de présentation. Il faut donc être particulièrement vigilant à continuer de répondre à ces exigences, qui ont en premier lieu orienté le choix de la grande distribution vers la caisse plastique.

La carton ondulé a aussi beaucoup d’autres atouts et il doit continuer d’innover pour apporter de nouveaux services.

[Etude] Distribution : l’emballage en carton ondulé favorise l’achat des fruits & légumes

La dernière étude menée par Carton Ondulé de France démontre entre autre que le choix de l’emballage peut augmenter le nombre de clients acheteurs dans le rayon fruits et légumes de 13 à 16%. Plus généralement, elle établit que si l’emballage n’est pas perçu par les clients, il influe énormément sur le temps passé en rayon, sur l’attention porté aux produits mais aussi sur les comportements.

L’étude commandée est inédite à plus d’un titre : en faisant appel aux neurosciences pour mener une enquête sur le terrain de plus d’un an, Carton Ondulé de France a souhaité déterminer sur une base scientifique le rôle de l’emballage au rayon fruits et légumes sur le comportement des consommateurs. En comparant, d’une part, étals en inox et plateaux en carton ondulé et, d’autre part, bacs en plastique et plateaux en carton ondulé, l’étude a réservé plusieurs surprises – et pistes d’optimisation de l’expérience client sur ce rayon clé pour la grande distribution.

Un emballage non perçu au rayon fruits et légumes, mais à l’impact puissant

L’étude, menée par Négosciences, une entreprise spécialisée en neurosciences appliquées au commerce, s’appuie sur 2 016 heures d’observations du comportement de 4 530 clients au sein de deux magasins d’enseignes différentes (de 1 500m² et 1 800m²). Les résultats de cette analyse, d’une ampleur inédite de par sa taille, a permis d’évaluer en premier lieu la perception de l’emballage dans le rayon fruits et légumes.

Et ce premier enseignement est sans appel : 95% des clients interrogés ne remarquent pas les emballages permettant de présenter les fruits et légumes.

Pourtant, l’étude a démontré que suivant la nature ou l’absence de l’emballage, les comportements sont très différents. Premier indicateur étudié, le temps passé devant les étals augmente de 17 à 50 % lorsque les fruits et légumes sont présentés dans des plateaux en carton ondulé plutôt que respectivement dans des caisses en plastique ou sans emballage (présentation directement sur les étalages avec des séparateurs en inox).

Le second indicateur étudié a été le « taux de couverture » – c’est-à-dire la quantification de l’espace exploré sur le rayon. S’il est identique lorsque les fruits et légumes sont présentés en séparateurs inox ou dans des plateaux en carton ondulé, la différence devient flagrante lorsque l’on compare plateaux en carton ondulé et bacs en plastique : les clients explorent 51% de surface en plus avec la solution « carton ondulé » (23,8% de taux de couverture pour les caisses plastique contre 35,9% pour les plateaux en carton ondulé).

Un impact direct sur le comportement d’achat

Plus longues, plus exploratoires, les visites du rayon fruits et légumes présentant des plateaux en carton ondulé sont également plus qualitatives.

Ainsi, l’intérêt porté aux produits, qui différencie un achat plaisir d’un achat « d’obligation » où seule la variable économique entre en considération, est exacerbé avec la solution en carton ondulé : entre 81% et 86% des clients portent un intérêt au produit plutôt qu’aux prix affichés lorsque les fruits et légumes sont présentés sur plateaux carton ondulé. Ce chiffre tombe à 59,2% (-21,8 points) avec des caisses plastique et à 15,5% (-70,5 points) sans emballages dans des séparateurs inox.

L’étude dévoile surtout que le nombre de clients achetant des fruits et légumes peut augmenter en fonction de l’emballage de présentation. Un rayon 100% carton ondulé voit ainsi son nombre d’acheteurs augmenter de 13% par rapport à une présentation sur étalages inox et de 16% par rapport aux caisses en plastique !

Le rayon fruits et légumes, oublié des stratégies marketing ?

Les comportements client et leurs spécificités en fonction des emballages sont bien connus des distributeurs et des producteurs, mais ne sont généralement vérifiés que pour les produits présentés en linéaire. Ce focus sur les produits proposés en libre-service, et plus spécialement pour les fruits et les légumes, offre une lecture différente du comportement d’achat. À chaque type d’emballage correspond une expérience client qui influe sur son comportement d’achat.

Cette étude fournit surtout des clés d’optimisation de l’expérience client au service de l’attractivité d’un rayon « vitrine », central et à fort enjeux d’image pour les distributeurs.

Le carton ondulé, en étant l’une des réponses à ce travail d’amélioration, confirme son rôle de partenaire central pour la vente de fruits et légumes : hygiéniques, permettant une conservation plus longue, ergonomiques, robustes et légers, faciles de manipulation, adaptables et économiques, garantis par le label de qualité CFQ, les plateaux en carton ondulé présentent une valeur ajoutée confirmée pour l’ensemble de la chaine de valeur.

Pour la filière fruits et légumes aussi, le carton ondulé est le bon génie du commerce !

Agir pour l’économie circulaire ? une habitude !

Avec 9 emballages recyclés sur 10, l’industrie de l’emballage papier carton est championne de l’économie circulaire ! 92% de nos emballages sont recyclés et transformés en nouveaux emballages. Matière biosourcée renouvelable, la fibre de cellulose sera ainsi réutilisée 8 fois en moyenne. Depuis 25 ans, la part de recyclé n’a cessé de progresser, pour atteindre 80% aujourd’hui. C’est un exemple remarquable de fermeture d’une boucle matière.

Un succès collectif pour un fonctionnement en boucle efficace.

Pour arriver à ce résultat, notre profession a résolument pris ses responsabilités dans la REP (Responsabilité Élargie des Producteurs) emballages ménagers. Elle a participé au financement initial de l’éco-organisme et a garanti irrévocablement la reprise et le recyclage des tonnes collectées et triées ; de quoi apporter la solidité et la sécurité nécessaires au dispositif.

Les résultats sont significatifs : le taux de recyclage des emballages ménagers en papier carton est passé de 0 en 1992 à 67% en 2016. Celui pour les emballages industriels et commerciaux est estimé par l’Ademe à 98%.

Nous pouvons donc revendiquer un taux global de recyclage de 92%.

La part de recyclé dans les emballages papier carton atteint un niveau de 80%. Les 20% restants sont constitués de fibres neuves issues de forêts gérées durablement et d’auxiliaires de production (amidon, pigments etc…). Il faut en effet réinjecter régulièrement dans la boucle matière des fibres vierges afin de maintenir le niveau de fibres nécessaire à la production, et de faire face à l’accroissement des besoins. L’apport de celles-ci assure la continuité du « fonctionnement » circulaire.

Ces fibres vierges proviennent de sous-produits de l’exploitation des forêts qui ne contribuent pas à la déforestation. Pour se développer, les forêts doivent être entretenues et exploitées de façon durable ; des coupes d’éclaircies sont indispensables afin que les arbres les plus gros respirent davantage et puissent grandir et grossir. Lorsque des prélèvements d’arbres sont réalisés, chacune des parties de l’arbre est utilisée pour des applications adaptées à ses caractéristiques : troncs pour l’ameublement, branches intermédiaires pour la production de papier et de carton, résidus, écorces et chutes de coupe pour la production d’énergie renouvelable.

Au final, si les forêts sont gérées durablement, elles peuvent être exploitées sans fin : les forêts européennes sont en croissance continue (+30 % depuis 1950).

Au-delà de la réutilisation, l’écoconception.

Si la filière des emballages papier carton s’inscrit dans un cercle vertueux de réutilisation de sa matière, elle n’a pas oublié la nécessité d’améliorer constamment la conception de ses matières premières papier carton et de ses emballages :

–  En l’espace de trente ans, l’industrie papetière a fortement diminué son empreinte environnementale. Elle a non seulement réduit ses consommations à la tonne produite d’énergie (- 27%) et d’eau (- 70%) mais elle a aussi drastiquement réduit ses rejets de matières oxydables dans l’eau (- 70%).

–  La profession a également travaillé à la réduction de la quantité de matière utilisée. Ainsi le poids moyen au mètre carré du carton ondulé a diminué de plus de 10% en 20 ans, pour des caractéristiques techniques équivalentes.

–  Elle a aussi permis l’optimisation des emballages par rapport à leur contenu.

–  Tout en améliorant leur recyclabilité, nous garantissons aujourd’hui la reprise de 100% de nos emballages.

Une mobilisation importante pour faire toujours mieux

Aujourd’hui encore, pour faire avancer l’économie circulaire, nous sommes un partenaire responsable et nous œuvrons pour assurer une efficacité optimale de l’utilisation de la fibre de cellulose :

– Nous poursuivons et renforçons notre engagement au sein de la REP, en développant un dispositif qui favorise la proximité et l’engagement pérenne et qui développe synergies et coopérations entre les différents acteurs de la filière, chacun étant garant du succès collectif.

– Nous renforçons et développons l’écoconception, en mobilisant les fabricants d’emballages.

– Nous souhaitons travailler, avec les autres secteurs de l’emballage et les utilisateurs, sur l’évolution des exigences essentielles en vue du rapport à remettre aux autorités communautaires en 2020.

– Nous réfléchissons aux moyens d’améliorer le recyclage des emballages nomades en développant leur collecte.

Pour garantir le bon fonctionnement de la boucle matière, il ne s’agit pas uniquement d’optimiser les quantités de matière utilisée et de s’assurer de son retour dans la boucle. Il s’agit également de garantir la réemployabilité de la fibre recyclée : certaines pratiques ne doivent pas mettre en cause les usages ultérieurs de cette fibre. Une quelconque restriction des débouchés et des usages du matériau recyclé pourrait constituer une menace pour le nécessaire développement du recyclage des emballages usagés.

Pour cela nous veillons collectivement à limiter l’emploi de constituants perturbateurs et/ou de substances mettant en cause le réemploi de la matière (par exemple des substances chimiques dangereuses apportées par des encres, colles, ..). Nous sommes également particulièrement vigilants à ce que la totalité des opérateurs de la boucle (à l’aval comme à l’amont) prennent en compte ces contraintes et adaptent leurs processus pour y répondre.

Les fiches techniques

Téléchargez nos fiches techniques sur le carton ondulé.

N° 1 – Stockage et manutention des emballages vides en carton ondulé
N° 2 – Détermination des dimensions des emballages en carton ondulé
N° 3 – Préhension par ventouses d’articles en carton ondulé
N° 4 – Rubans adhésifs pour la fermeture des emballages
N° 5 – Réglementations relatives aux transports des marchandises dangereuses
N° 6 – Carton ondulé et humidité
N° 7 – Épaisseur du carton ondulé
N° 8 – Statistiques appliquées au carton ondulé
N° 9 – Recensement des fonctions attendues d’un emballage en carton ondulé
N° 10 – Aide à l’établissement d’un cahier des charges
N° 11 – Recommandations relatives aux caisses à rabats en carton ondulé destinées à être mécanisées
N° 12 – Recommandations relatives aux découpes en carton ondulé destinées à être mécanisées
N° 13 – Recommandation pour la palettisation de marchandises dans des emballages en carton ondulé
N° 14 – Carton ondulé et pictogrammes
N° 15 – Préhension par ventouses des emballages complets et pleins
N° 16 – Encre et Solidité lumière à l’impression

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