Nombreuses sont les demandes de la société civile ou d’ONG de supprimer le « trop d’emballage » qui serait monnaie courante dans les pratiques. Ce constat est erroné, ne prenant pas en compte la réalité des besoins.
Nombreuses sont les demandes de la société civile ou d’ONG de supprimer le « trop d’emballage » qui serait monnaie courante dans les pratiques. Ce constat est erroné, ne prenant pas en compte la réalité des besoins.
Le concept de « trop d’emballage » est un non-sens
Pour un fabricant, l’emballage est un auxiliaire indispensable à la mise en marché de son produit et un poste de coût. Son objectif est donc d’optimiser le ou les emballages nécessaires afin qu’ils remplissent les fonctionnalités requises à un coût maîtrisé. Un emballage ne répondant pas à son juste besoin serait un non-sens économique.
La conception d’un emballage est également soumise à des exigences réglementaires. Ainsi, l’article R 543-44 du Code de l’environnement prévoit que l’emballage doit être conçu et fabriqué de manière à limiter son volume et sa masse au minimum nécessaire, dans une logique de prévention. Diverses dispositions réglementaires exigent également la prise en compte des enjeux environnementaux dès la phase de conception : c’est l’écoconception.
Le juste emballage
Ce dont a besoin le metteur sur le marché, c’est donc un emballage conçu au juste besoin, qui doit se concevoir dans un système complet d’emballages (primaire, secondaire et tertiaire) répondant à plusieurs enjeux au niveau de la consommation (limiter le gaspillage alimentaire, allonger la durée de vie du produit, informer le consommateur, …), prenant en compte la logistique (protéger le produit et le personnel de manutention, optimiser le transport, le stockage, …), dans un cadre d’économie circulaire (optimiser les ressources utilisées, user de ressources renouvelables, recyclées et recyclables, faciliter la fin de vie de l’emballage,…), tout en garantissant la sécurité (traçabilité, lutte contre la contrefaçon, garantie d’hygiène, …) et en valorisant les savoir-faire et les engagements des marques.
Le juste emballage est la réponse à un système complexe de besoins, et nécessite une expertise pointue pour sa mise en œuvre.
Le rôle central du fabricant d’emballage
Afin de concevoir ce juste emballage, dans le respect du cahier des charges du client, de nombreuses compétences sont mobilisées par le fabricant d’emballage, qui fait des choix techniques : papiers, épaisseur du carton, orientation des cannelures, optimisation de la taille et de la résistance, forme, mise en œuvre de moyens de facilitation d’usage, mariage des fabrications, minimisations des pertes à la découpe, exigences d’alimentarité, traitements…
Ils mettent à la disposition de leurs clients leurs années d’expérience et l’exploitation de milliers de données à travers des modèles comportementaux des emballages pendant leur cycle de vie. Ainsi, les fabricants de carton ondulé se positionnent en conseil et engineering à travers l’écoconception de leurs produits pour permettre à leur client d’avoir le juste emballage pour son produit dans son environnement, en respectant ses contraintes et en prenant en compte la fin de vie de ce dernier.
Devant la demande croissante de la société et des consommateurs, les fabricants de produits sont amenés à modifier leurs solutions d’emballages. Ils cherchent alors à valoriser les efforts parfois importants consentis en affichant des informations environnementales sur l’emballage. Depuis la loi Grenelle 1, la règlementation demande que cette information soit « sincère, objective et complète ». En quoi cela consiste-t-il ?
Des obligations réglementaires
L’informations environnementale apportée au consommateur, notamment sur l’emballage prend généralement la forme d’une allégation, c’est-à-dire une expression d’ordre quantitative ou qualitative utilisée pour mettre en avant la qualité d’un produit au regard de la protection de l’environnement. Ces allégations peuvent être réalisées à l’aide de nombreux supports : sur l’emballage du produit lui-même et/ou par tout type de média (internet, presse, télévision, etc.). Certaines marques déposées et certains éléments tels que pictogrammes, logos, etc. peuvent également être considérés comme des allégations environnementales.
La loi n° 2009-967 du 3 août 2009, dite Grenelle I, stipule que « les consommateurs doivent pouvoir disposer d’une information environnementale sincère, objective et complète, portant sur les caractéristiques globales du couple produit-emballage…». En effet, la part de l’impact de l’emballage étant souvent relativement faible dans le couple produit-emballage, il est essentiel de parler du produit emballé dans son ensemble. Dans le cas d’une allégation environnementale ne portant que sur l’emballage, elle doit être proportionnée dans sa communication, c’est-à-dire définir précisément le périmètre qu’elle concerne, l’emballage, et être mesurée dans sa restitution au consommateur. Toute allégation environnementale doit pouvoir être documentée de manière précise et les bénéfices environnementaux doivent être justifiés de manière objective.
La Loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire dite loi AGEC est venue préciser un certain nombre de disposition concernant les allégations environnementales.
Le non-respect de ces nouvelles obligations sera passible d’une amende.
La loi donne également un certain nombre d’obligations et d’interdictions, qui n’ont pas encore été complètement définies :
Des outils pour comprendre et être accompagné
En 2012, le Ministère chargé de l’Écologie et le Conseil National de la Consommation (CNC) ont réalisé un guide, révisé en 2014, qui recense une quinzaine d’expressions utilisées sur les produits de consommation. Ce guide doit être mis à jour en 2021.
(cliquez sur l’image pour y accéder)
Le Conseil National de l’Emballage (CNE) a également souhaité aider les entreprises à la rédaction d’informations environnementales portant sur l’emballage et être une vigie pour toute allégation environnementale non conforme à la réglementation et aux bonnes pratiques. En rédigeant ses avis et recommandations, le CNE apporte un éclairage global sur la rédaction des allégations environnementales afin de guider les acteurs économiques (cliquer sur l’image ci-contre pour y accéder).
Vous trouverez également sur le site du CNE des notes de positions sur différents sujets : affichage environnemental et emballages, l’usage abusif du mot « suremballage », bien comprendre l’allégation « biosourcé » relative aux emballages, évitons l’allégation « bioplastiques » relative aux emballages, évitons l’allégation « biodégradables » relative aux emballages, allégation environnementale : « Moins d’emballages en carton évite de couper des arbres » est fausse … Pour y accéder cliquer ici.
Enfin, pour aller encore plus loin, le CNE a mis en place un comité allégations environnementales qui peut vous accompagner dans la rédaction d’allégations concernant l’emballage.
Vous pouvez le solliciter à cette adresse mail : info@conseil-emballage.org
Loi AGEC, loi climat et résilience, multiplication des décrets et arrêtés … Le contexte législatif et réglementaire est toujours plus dense autour de l’emballage. Les fabricants d’emballage en carton ondulé, acteurs directs de la conception et de la fabrication des emballages, sont les interlocuteurs à solliciter pour trouver une réponse à ces multiples défis.
Le rôle essentiel du fabricant d’emballage
Les fabricants de carton ondulé mettent à la disposition de leur client des années d’expériences et l’exploitation de milliers de données pour leur permettre d’avoir le juste emballage pour leur produit, le tout en respectant leurs diverses contraintes (techniques, logistiques, environnementales, …). Ce sont les acteurs centraux du conseil et de l’engineering pour proposer des systèmes d’emballage propres à chaque ligne de conditionnement et chaque circuit de distribution, élaborés pour satisfaire de nombreuses exigences : conditions et variations climatiques, manutentions et mécanisation, palettisation, stockage, transport, circuits de distribution, promotion, traçabilité, usages (ouverture, mise à plat), gestion de la fin de vie…
Cette offre sur mesure s’est toujours adaptée aux nouveaux besoins des secteurs clients et aux exigences de la société en matière de développement durable : développement du recyclage, éco-conception des emballages, accompagnement de l’essor du e-commerce, amélioration de l’expérience client, nouveaux modes de distribution.
Nos réponses aux problématiques actuelles
De l’écoconception à l’optimisation logistique, en passant par la création de nouvelles solutions d’emballages et l’adaptation aux évolutions, le fabricant d’emballage est l’acteur qui possède l’expertise et permet de répondre aux problématiques environnementales actuelles.
Déjà les fabricants de carton ondulé sont acteurs et force de proposition dans le cadre des évolutions demandées dans les discussions réglementaires récentes :
En 2020, ce sont plus de 100 000 études d’emballages qui ont été réalisées.
L’expertise des entreprises et de leurs plus de 400 concepteurs ne demande qu’à être sollicitée !
Devant la demande croissante sociétale et réglementaire de substitution des emballages plastiques, la recherche d’emballages en carton ondulé n’a jamais été aussi forte. Cette substitution ne se fait cependant pas encore totalement sans plastiques et certains voudraient dénoncer une supercherie. Philippe DURAND, Président de Carton ondulé de France, répond aux questions fréquemment posées à ce sujet.
COF : Quelles sont les solutions mises en œuvre par le secteur du carton ondulé pour répondre aux besoins des conditionneurs qui veulent substituer leurs emballages en plastique ?
Philippe Durand : Les fabricants de carton ondulé sont plus que jamais à pied d’œuvre pour développer des solutions dans de nombreux secteurs. Et le processus est seulement en train de se mettre en marche ! Le choix du carton ondulé comme matériau de substitution est une évidence pour de nombreux acteurs de la grande consommation. Une étude allemande avait d’ailleurs montré que 21% des emballages plastiques existants pouvaient être substitués par des solutions d’emballage en carton ondulé existantes ou pouvant raisonnablement être développées dans un délai de 3 à 5 ans (lien).
Parmi les innovations développées, on peut citer les nombreux modèles d’UVC pour les fruits et légumes, des solutions de regroupement de bouteilles ou de canettes, des barquettes pour produits frais ou plats cuisinés, des emballages alimentaires pour produits à emporter, des calages, des solutions pour le e-commerce pratiques et peu encombrantes pour l’envoi de produits textiles… De plus, de nombreuses solutions restent encore confidentielles avant leurs mises en marché par nos clients !
Les performances techniques du carton ondulé permettent à de nombreuses solutions de voir le jour même si elles sont parfois complexes à mettre en œuvre sur des aspects liés à la fermeture de l’emballage par exemple ou à des problématiques de propriétés barrières pour des produits alimentaires.
COF : Justement, du fait de ce besoin de propriétés barrières par exemple, toutes ces solutions ne sont pas exemptes de plastique. Est-ce que cela n’est pas incompatible avec la recherche d’emballages recyclables ?
Philippe Durand : L’utilisation du plastique est loin d’être systématique pour obtenir ces propriétés ! La performance des solutions proposées peut parfois être atteinte par l’application d’une cire, d’un vernis ou un traitement à la paraffine par exemple. Mais parfois il est nécessaire d’utiliser un couchage d’une fine pellicule plastique, c’est vrai.
Cette solution n’est pas incompatible avec les objectifs poursuivis par nos clients, pour différentes raisons :
La quantité d’emballages associant carton et plastique ne devrait pas devenir un problème pour la filière du recyclage puisqu’on s’attend au maximum à 20000 tonnes d’emballages papier carton associés à du plastique. Ceci reste limité comparativement aux 760 000 tonnes d’emballages ménagers recyclés tous les ans.
COF : Ces solutions peuvent donc permettre aux clients du secteur de remplir leurs premiers objectifs. Peuvent-elles être considérées comme transitoires ?
Philippe Durand : Les solutions actuelles permettent d’apporter rapidement des réponses alternatives à la réduction du plastique souhaitée. Mais ce n’est qu’une solution transitoire.
Les fabricants de carton ondulé travaillent à développer des techniques alternatives et, dans un plus long terme, les travaux du Centre Technique du Papier de Grenoble nous permettent d’envisager la mise sur le marché de solutions mono-matériau présentant toutes les qualités requises, de résistance à l’eau grâce à la chromatogénie, et barrières à l’oxygène et aux graisses grâce à l’utilisation de microfibrilles de cellulose.
Pour l’heure, l’important est de répondre aux besoins urgents de nos clients en leur proposant des solutions recyclables réduisant très fortement leurs impacts sur l’environnement.
* Dans le secteur du papier carton, pour aider les metteurs en marché d’emballages à évaluer leurs choix techniques au regard de la recyclabilité de leurs emballages, la filière emballage papier carton a créé, via REVIPAC et en collaboration avec CITEO, un comité d’expertise technique, le Comité d’Évaluation de la Recyclabilité des Emballages papier-Carton (CEREC), qui peut tester la recyclabilité des emballages et, si nécessaire, conseiller des voies d’optimisation.
Pour qu’un emballage soit recyclable, la réglementation recense trois conditions nécessaires : qu’il puisse être collecté, qu’il puisse être trié et qu’il soit admis dans un processus industriel de recyclage final, que l’on conçoit aisément comme adossé à des capacités industrielles conséquentes et disponibles. L’emballage carton ondulé réunit ces trois conditions.
Des emballages intrinsèquement recyclables…
Pour être recyclable, un emballage doit évidemment d’abord pouvoir justifier de son aptitude réelle et concrète à la réutilisation du matériau qui le constitue dans un process de fabrication. Cette aptitude constitue le socle sur lequel se fonde la notion de recyclabilité.
L’objectif poursuivi est clairement identifié : il s’agit ni plus ni moins que d’assurer le retour à la matière d’origine (ou, du moins, à une matière présentant des caractéristiques similaires à celle-ci) et, ce faisant, de contribuer à la diminution des prélèvements sur les ressources naturelles dont le besoin s’en trouve réduit. L’emballage doit donc être constitué d’une matière qui permet ce retour et ne doit pas contenir de constituants qui empêcheraient ce retour dans de bonnes conditions (ce qu’on appelle des perturbateurs du recyclage) ou qui mettraient en cause l’usage de la matière recyclée (par la présence de substances chimiques rendant impossible l’usage de la matière recyclée pour fabriquer d’autres emballages par exemple).
Dans le secteur du papier carton, pour aider les metteurs en marché d’emballages à évaluer leurs choix techniques au regard de la recyclabilité de leurs emballages, la filière emballage papier carton a créé, via REVIPAC et en collaboration avec CITEO, un comité d’expertise technique, le Comité d’Évaluation de la Recyclabilité des Emballages papier-Carton (CEREC), qui peut tester la recyclabilité des emballages et, si nécessaire, conseiller des voies d’optimisation.
Mais avoir un emballage ayant toutes les qualités requises pour être recyclé ne suffit pas. Afin de pouvoir procéder au recyclage final, différentes étapes sont nécessaires, permettant une mise en œuvre effective.
…qui sont triés et collectés…
Il est bien sûr avant tout nécessaire de récupérer ce matériau de base et donc récupérer les objets qu’il constitue. Pour qu’un produit soit recyclable, il faut donc qu’il puisse bénéficier d’un dispositif de collecte efficace. Et la remarque vaut également pour le système de tri qui doit faire l’objet de consignes rigoureuses et précises : de fait, plus le flux récupéré se révélera homogène, plus son aptitude au recyclage sera élevée.
Un emballage recyclable doit donc être correctement collectable et triable. S’il ne peut être reconnu comme tel par les utilisateurs ou s’il est mal géré dans les centres de tri, l’emballage ne sera pas correctement orienté vers sa filière de recyclage et deviendra de fait un déchet au mieux valorisé, au pire détruit, tout du moins le temps de faire évoluer les systèmes de collecte et de triage ou d’adapter les consignes de tri, si cela est possible.
… pour être orientés dans une filière de recyclage existante.
En pratique, c’est la dernière étape, le recyclage final, qui techniquement et concrètement permet le retour à la ressource de base, la matière, qui pourra être réutilisée dans un nouveau cycle de production.… Cette étape suppose non seulement de pouvoir enchaîner les différentes opérations de collecte et de tri, mais surtout de disposer de capacités industrielles susceptibles de garantir un débouché véritable aux produits finis issus de ces opérations.
Les recycleurs finaux sont des industriels qui utilisent pour leurs approvisionnements des produits standards clairement identifiés. Ces produits standards correspondent à des besoins bien définis dans leurs procédés de fabrication, afin de produire une matière recyclée qui trouvera un débouché sur un marché.
Il apparait donc clairement que l’existence même de ces capacités industrielles est conditionnée à l’existence d’un marché économiquement viable, avec une demande en matière recyclée suffisante et des volumes d’approvisionnement en emballages à recycler régulier.
Ainsi c’est bien la coexistence de toutes ces conditions qui font le caractère recyclable d’un emballage. Ceci explique les nombreux débats qui existent sur la recyclabilité des différents matériaux utilisés, selon les filières mises en place, selon les consignes de tri…
Dans la filière emballages « papier-carton », les produits à recycler peuvent être recyclés ensemble, garantissant une disponibilité régulière des produits à recycler. Les standards en place et les prescriptions techniques particulières qui les complètent traduisent la volonté de l’industrie de maximiser la réutilisation de la ressource et de permettre le développement en continu de la collecte, du tri et de leur optimisation.
Les réflexions actuelles autour de la mise en place d’une économie circulaire et la diminution des impacts environnementaux des emballages poussent certains acteurs à mettre en avant la compostabilité de leur solution. Mais, d’un strict point de vue d’économie circulaire, l’objectif doit être d’optimiser l’usage d’une ressource, même si elle est renouvelable, en la réutilisant de manière répétée. Le compostage ne remplit pas cet objectif.
Processus de compostage
Le compostage est un processus biologique de conversion et de valorisation des matières organiques en un produit stabilisé, hygiénique, semblable à un terreau, riche en composés humiques et minéraux. Ce process est basé sur la dégradabilité des déchets organiques, dans des conditions contrôlées, en présence de l’oxygène de l’air et d’humidité, par l’action combinée des bactéries, champignons, micro-organismes et macro-organismes. La matière organique est alors transformée en humus, riche en éléments nutritifs, destiné à amender les sols dans le but de l’enrichir.
Le compostage peut être mis en œuvre à différentes échelles :
Si le mécanisme est le même dans ces deux conditions de mise en œuvre, les sites industriels offrent cependant de meilleures conditions de compostage car ils permettent de contrôler les taux d’oxygène, d’humidité, de chaleur et de micro-organismes. Cela produira un compost de meilleure qualité beaucoup plus rapidement que le compostage domestique, mais cela permet aussi aux sites industriels de composter plus de types de déchets organiques.
Allégation environnementale
Pour alléguer de la qualité de compostabilité d’un emballage, il est d’abord nécessaire de l’avoir testée selon les exigences de la norme européenne harmonisée NF EN 13432. Il est ensuite bon de préciser dans quelles conditions ce compostage est possible : comme nous l’avons vu plus haut, tout ce qui est compostable en condition domestique l’est aussi en condition industrielle, mais l’inverse n’est pas systématique. Le compostage domestique peut aussi être certifié selon certains référentiels privés, dont le plus connu est le référentiel OK compost.
La tentation est grande d’utiliser l’argument de la compostabilité afin de justifier le fait qu’en cas d’abandon dans la nature, la matière sera dégradée d’elle-même et ne viendra pas polluer le milieu. Cependant, il faut d’abord considérer que tout abandon dans la nature peut être source de pollution. Par ailleurs, compostabilité n’est pas biodégradabilité ! Tout dépend des conditions physico-chimiques du milieu de dégradation et toutes les matières compostables ne sont pas biodégradables dans tous les milieux. |
Un débouché limité
Alléguer de la compostabilité d’un emballage permet éventuellement d’orienter le consommateur dans le tri de son emballage vers une solution de compostage individuel ou une filière de compostage industrielle.
Les débouchés en compostage sont encore relativement limités eu égard aux quantités de déchets produits chaque année par les ménages. Très peu de filières industrielles sont mises en place aujourd’hui et l’utilisation d’emballage dans les composts industriels se heurte souvent aux problématiques réglementaires. En effet, cet usage ne peut s’entendre que si le compost créé remplit deux types de critères : les critères agronomiques et les critères d’innocuité.
La réglementation, en fixant des seuils limites aussi bien pour les critères agronomiques que pour les critères d’innocuité, aide à définir la qualité des composts. Il est essentiel qu’un compost ne présente pas de risque sanitaire : En France, 62 % des composts produits sont utilisés en agriculture, sur des surfaces servant à cultiver des produits destinés à l’alimentation humaine ou animale.
Ces deux conditions limitent donc la quantité d’emballage qui peut être apportée dans un compost et augmentent la quantité de contrôles à mettre en œuvre.
Concernant le compostage domestique, ce dernier peut faire sens pour les particuliers disposant d’un jardin ou pour les organisations en commun disposant de surface d’épandage. Mais on comprend vite que ces surfaces seront limitées en milieu urbain par exemple. La quantité maximale d’emballage pouvant être introduit dans ces composts sera d’autant plus réduites que les conditions physiques du compostage sont plus fragiles et que les micro-organismes responsables de la dégradation sont plus sensibles à l’apport de matières variées ou au risque d’asphyxie.
Le compostage ne peut donc pas être un débouché de masse pour la gestion des déchets d’emballage.
Compostabilité et économie circulaire
Au-delà de ce constat, c’est le principe même de l’économie circulaire qui fait de la promotion à grande échelle du compostage une mauvaise idée : ce principe repose sur l’idée qu’une ressource extraite, qu’elle soit ou non renouvelable, doit être réutilisée plusieurs fois afin de maximiser sa durée de vie et donc de diminuer son impact environnemental.
Or le compostage interrompt toute boucle d’utilisation d’une matière puisqu’on fait en sorte de la dégrader pour en renvoyer les constituants au sol. Envoyer de la matière en compostage constitue à faire un enfouissement maitrisé et valorisé qui ne permet donc pas de maximiser sa durée d’utilisation. L’utilisation des emballages dans cette filière ne vient pas par ailleurs en comblement d’un manque de matière qui empêcherait de produire les quantités de compost nécessaires. Le bénéfice environnemental en est donc globalement réduit.
Le modèle à privilégier est sans conteste celui de la réutilisation de la ressource, de préférence renouvelable, afin de gérer le renouvellement des stocks et d’assurer une efficacité maximale à l’extraction qui en a été faite. Cette réutilisation peut passer par la réutilisation de l’objet (sans transformation entre deux utilisations, mais une préparation par lavage ou réparation) ou par celle de la matière (avec transformation de cette dernière entre deux utilisations).
Le secteur des emballages papier carton a depuis de nombreuses années mis en place un modèle de réutilisation de sa matière dans une boucle particulièrement efficace puisque 9 emballages sur 10 sont réutilisés pour fabriquer de nouveaux emballages, via le recyclage.
Le vrac est un mode de distribution qui se développe de façon importante depuis quelques années. Certaines réflexions législatives envisagent même d’imposer une surface minimum dans les grandes surfaces. Il doit cependant faire face à des problématiques importantes. Le secteur de l’emballage pourrait alors apporter des solutions.
Le vrac ne supprime pas l’emballage
L’article L. 120-1 du Code de la consommation indique que « La vente en vrac se définit comme la vente au consommateur de produits présentés sans emballage, en quantité choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables ou réutilisables. »
Si les produits sont présentés au consommateur sans emballage, ce mode de distribution ne peut cependant pas se passer des services d’un emballage. En effet, à chaque fois que le lieu de consommation d’un bien quelconque est différent de son lieu de production, un système d’emballage est nécessaire. Pour le stocker, pour le protéger, pour l’identifier, pour l’acheminer . Ainsi des emballages sont nécessaires :
Des problématiques supplémentaires
Le mode de distribution en vrac est confronté à plusieurs problématiques, classiques dans la distribution alimentaire, mais que la rupture de conditionnement lors de la commercialisation en magasin rend plus compliquées à résoudre et qui peuvent en limiter le développement.
Les manipulations du produit lors du remplissage des systèmes de distribution, la nécessité d’un nettoyage de ces systèmes [en épicerie, un nettoyage quotidien des silos est nécessaire pour éviter la prolifération des insectes et des champignons. Le besoin de nettoyage est accru lorsqu’il s’agit de liquides (jus, sirops, soupes…) et surtout de l’ultrafrais (yaourts, glaces…) pour éviter les proliférations bactériennes], le risque de contaminations par des polluants extérieurs, les consommateurs qui touchent le bec verseur du distributeur ou manipulent les outils de service et les emballages mis à disposition, la problématique de responsabilité du magasin lorsqu’un client apporte un contenant mal nettoyé, sont autant de points d’attention qui doivent être surveillés pour assurer l’hygiène des produits vendus.
On notera d’ailleurs que dès après avoir donné une définition de la vente en vrac, l’article L. 120-1 du Code de la consommation prévoit des interdictions de ventes en vrac de certains produits pour des raisons de santé publique.
Si les valeurs nutritionnelles et les compositions ne sont pas obligatoire pour les produits distribués en vrac, certaines mentions restent cependant obligatoires. Se pose alors la question de la garantie de la traçabilité malgré les manipulations. Sans packaging, la marque et la mention d’origine sont souvent seulement visibles sur un sticker, quand elles ne sont pas purement et simplement gommées ou absentes.
Ce risque de perte d’information est également un point d’attention important, notamment pour les numéros de lot en cas de rappel de produits, ou en ce qui concerne la durée et le mode de conservation par le consommateur ou la date de péremption. C’est également un risque de fraude important, notamment en ce qui concerne les produits sous AOP IGP qui exigent jusqu’à aujourd’hui un emballage sur le lieu de production pour garantir la traçabilité.
Le débat n’est pas limité à un emballage ou à l’emballage en général, mais à la mise en œuvre d’un système de distribution. Le vrac exige de la main-d’œuvre pour remplir et nettoyer les silos ou peser la marchandise. Amortir les meubles de distribution, les coûts de personnel pour assurer la conservation, l’hygiène, la traçabilité, l’information légale représentent des charges supplémentaires pour les points de vente, alors que le panier moyen de ce type de distribution est encore plutôt faible.
Le mode de distribution en vrac doit aussi composer avec de nombreuses réglementations :
– Sur la manutention manuelle des charges en grande distribution,
– Sur l’obligation d’être titulaire d’un diplôme ad-hoc pour conditionner un produit cosmétique,
– Sur le respect du code de la consommation sur la tromperie prévoyant des garanties sur les quantités annoncées des contenants de ventes des produits,
– …
Des solutions apportées par l’emballage
Le secteur de la distribution en vrac travaille depuis de nombreuses années à régler ces problématiques plus ou moins spécifiques et a mis en œuvre des procédures et des systèmes qui permettent d’en régler certains. De nombreux challenges sont encore à relever et le secteur de l’emballage peut apporter une partie des solutions.
En effet, a l’instar des Prêt-à-Vendre qui ont été conçus pour la grande distribution et qui cumulent les fonctions d’emballages logistiques et de facilitateur de la mise en rayon, il est tout à fait envisageable de concevoir des emballages de transports en carton ondulé (qui interviennent en amont du point de distribution en vrac pour transporter le produit depuis le lieu de fabrication) cumulant des fonctions de distribution et de présentation. Ceux-ci, à usage unique, recyclables, facilement recyclés, et imprimable, permettraient tout à la fois :
Les bureaux d’étude des entreprises de la filière ondulé travaillent aujourd’hui à proposer aux intervenants du secteur vrac des solutions efficaces.
Les discussions sont nombreuses tant au niveau français, autour des textes d’application de la loi économie circulaire, qu’au niveau européen dans les discussions sur le green deal, sur l’utilité de l’emballage et le meilleur modèle à promouvoir.
La réutilisation est alors présentée comme le modèle le plus vertueux au motif qu’il permet d’économiser les ressources. Souvent cette réutilisation n’est envisagée que sous l’angle de la réutilisation de l’emballage.
Cependant, pour optimiser l’usage des ressources, le secteur du papier carton s’appuie sur un autre modèle de réutilisation, particulièrement efficace.
L’optimisation de l’usage de la ressource
Il existe une réelle demande pour des modes de production efficace et surtout économe en ressources.
Du point de vue environnemental, optimiser l’usage d’une ressource consiste d’abord à minimiser les quantités utilisées pour remplir la fonction pour laquelle la ressource a été extraite (ici servir d’emballage), puis à maximiser sa durée de vie utile (c’est-à-dire lorsqu’elle remplit effectivement une fonction), tout en en diminuant les impacts environnementaux. Pour comparer les deux systèmes, il faut considérer que :
Pour ce qui est de l’économie de ressource, les exigences d’écoconception induisent une certaine sobriété d’usage de la matière et elles sont identiques pour tous les emballages (à usage unique ou non). Dans le secteur du carton ondulé, on peut d’ailleurs noter que le poids moyen de celui-ci a diminué de plus de 10% en 20 ans à caractéristiques techniques équivalentes.
La maximisation de la vie utile de la ressource n’est, elle, pas unique. Elle peut se faire soit par la durée de son utilisation, soit par sa réutilisation afin d’allonger la durée d’usage initiale. Il existe alors deux solutions : avec ou sans transformation. C’est à dire qu’on peut réutiliser l’objet ou que l’on peut récupérer la matière qui le constitue pour fabriquer un autre objet (ici un autre emballage).
Pour ce dernier modèle, le carton ondulé est le matériau idéal : Il est renouvelable, recyclable et effectivement recyclé. Le taux de recyclage des emballages papier carton atteint l’excellent chiffre de 95%, et le carton ondulé contient en moyenne 88% de fibre recyclée. En France, 9 emballages en carton ondulé sur 10 sont recyclés et transformés en nouveaux emballages dans un véritable système de réutilisation. Ainsi, la fibre de cellulose, qui est notre matière première, biosourcée, renouvelable, et sans conflit d’usage alimentaire, sera réutilisée 8 fois en moyenne ! Donc, même si les emballages en carton ondulé sont souvent caractérisés comme des emballages perdus ou jetables, ils font en fait eux aussi partie d’un véritable système de réutilisation de sa matière, dans une boucle quasiment fermée.
Avant de déterminer quel modèle de réutilisation est le plus vertueux, il convient donc de faire une comparaison sur la base des impacts environnementaux que génère chaque système, pendant la durée de vie de la matière.
Une comparaison multifactorielle qui ne permet pas un classement a priori
Il est assez évident que le premier critère de comparaison entre les deux systèmes s’établit au niveau du nombre de réutilisations. Ce taux est de plus fortement impacté selon les taux de casses, pertes ou vols dans les deux systèmes, qui obligeront au remplacement des manquants.
Mais il existe de nombreux autres paramètres moins facilement appréhendables qui peuvent fortement faire varier les impacts environnementaux. Le modèle de réutilisation de la matière via le recyclage présente alors de nombreux avantages qui permettent de remettre en cause l’idée préconçue que la réutilisation de l’emballage lui-même est forcément la solution la moins impactante :
Dans le cas du recyclage des papiers cartons, le retour de l’emballage vers une unité de recyclage et la transformation de sa matière va permettre de l’orienter vers l’usage le plus proche afin de minimiser les couts de transport, puisque cet usage ne sera pas limité par les caractéristiques d’un emballage préexistant. Cet avantage devient essentiel si on envisage la mondialisation des échanges de biens, puisque le papier carton est recyclé et fabriqué dans le monde entier.
Il est donc particulièrement important, pour déterminer quel système de réutilisation, objet ou matière, est meilleur que l’autre sur le plan environnemental, de comparer pour chaque systèmes ces nombreux paramètres que sont la distance de la logistique retour, les taux de pertes, le nombre total de réutilisation, la méthode de lavage, la taille du stock outil …
C’est pour cette raison que même si une hiérarchie entre les deux systèmes de réutilisation existe dans les textes réglementaires européens, il est spécifié qu’elle peut être remise en cause s’il est démontré que le recyclage a moins d’impacts environnementaux.
Les solutions d’emballage alternatives aux emballages plastiques basées sur des matières premières renouvelables sont recherchées par les conditionneurs, en particulier du fait de la mise en œuvre de la directive sur les plastiques à usage unique, mais aussi pour répondre à la demande des consommateurs. Une étude allemande a fait le point sur le potentiel de substitution des emballages plastiques par des solutions d’emballage en carton ondulé pour les pays de la région DACH (Allemagne, Autriche, Suisse) et évalué l’applicabilité à l’Europe.
Les emballages ont cette caractéristique de ne pas circuler vides et d’être fabriqués à proximité des lieux où les produits sont conditionnés : ils en sont les auxiliaires, les protègent, circulent avec eux et au final n’existent que par eux. Avec la mondialisation de l’économie et celle des flux de marchandises, la circulation des emballages est donc devenue mondiale.
Dès lors, les emballages usagés à recycler sur le sol français proviennent non seulement de la consommation de produits fabriqués sur le territoire national mais aussi de tous les produits importés déballés sur le territoire.
Sachant que les pays industrialisés ont confié à la Chine et aux pays asiatiques le soin de produire un grand nombre de biens, nous sommes, la France comme les autres pays européens, les réceptacles d’une quantité considérable d’emballages dont il faut gérer la fin de vie.
Cependant, comme les emballages récupérés et triés représentent une source de fibres de cellulose, nécessaire à la fabrication de nouveaux emballages dans les pays producteurs de biens, un système circulaire de flux s’est développé permettant le retour des emballages usagés vers l’Asie à défaut de retourner le matériau recyclé neuf. Aujourd’hui, ce sont les pays asiatiques, Chine en tête, qui assurent le recyclage final via la réutilisation de la fibre de cellulose dans la fabrication de nouveaux emballages.
Ainsi c’est dans le cadre de ce mécanisme de « retour au producteur » que les excédents nord-américains ou européens (7mt. pour l’UE) sont absorbés et que peut se mettre en place une situation d’équilibre des flux au niveau mondial.
Le recyclage des emballages doit donc s’appréhender dans un cadre global, en relatif équilibre, qui subit naturellement les fluctuations de l’activité économique et des échanges internationaux dont l’activité d’emballage est un indicateur avancé.
COMPRENDRE LE RECYCLAGE DES EMBALLAGES PAPIER-CARTON : L’EQUILIBRE MONDIAL
La contraction soudaine de l’activité à l’échelle du globe, en raison de l’épidémie de coronavirus, a d’ores et déjà des conséquences sur la disponibilité ou les prix des emballages à recycler en France. D’une certaine façon, cette situation exceptionnelle nous permet de mieux appréhender cette boucle mondiale – dans laquelle s’inscrivent les emballages ménagers récupérés sur le territoire national- qui régit désormais les flux d’emballages papiers et cartons à recycler et définit largement les conditions de leur équilibre. |
Emballages et recyclage : un couple solide sur la durée
Cette économie circulaire à l’échelle du globe entre l’offre et la demande d’emballages à recycler comprend un mécanisme de rééquilibrage automatique : quand le besoin d’emballages diminue, le nombre de produits à déballer se réduit et conséquemment la matière disponible pour réutilisation.
Cette autorégulation n’empêche pas cependant des décalages temporels ou géographiques qui créent des situations de déséquilibres temporaires.
Il faut savoir que le marché des emballages récupérés et triés à une capacité d’ajustement limitée : résultant de l’activité de consommation, les emballages à recycler ne sont pas à proprement parler des « produits » au sens classique du terme, donc sensibles aux mécanismes de l’offre et de la demande. Il s’agit en fait conceptuellement de « déchets à traiter » dont la production (offre) ne peut être contrôlée, et qui par ailleurs, peuvent faire l’objet d’une contrainte institutionnelle environnementale qui pousse au recyclage (REP).
Qui plus est, les acteurs de cette branche sont distants : la production des emballages située là où sont fabriqués les produits, la génération des emballages à recycler là où se trouvent les consommateurs de ces biens ; le développement de la collecte ou les contraintes institutionnelles peuvent également varier sensiblement selon les zones géographiques.
Dans ce contexte, l’ajustement des déséquilibres pourra se faire via les marchés mais pas uniquement car dans ce process de « traitement » qui comprend collecte, massification, tri et recyclage final, des prestations payantes existent voire également des prises en charge de coûts là ou ont été mis des systèmes de REP et qui ont aussi un impact sur les niveaux d’offre et de prix.
Nous sommes donc dans un système ou la circularité existe mais n’est pas parfaite, d’où les déséquilibres passagers. Pour autant et globalement ce système mondialisé assure aux emballages usagés papier-carton, et quel que soit le lieu de déballage, de voir leur matière réutilisée dans la fabrication de nouveaux emballages. Le procédé de recyclage permettant une réutilisation très flexible (taille, formes des emballages) et très ouverte puisqu’il ne repose pas sur un retour de l’emballage pour réemploi mais plus largement de la matière qu’il contient et de sa réutilisation possible dans de nombreuses applications.
source : Revipac info 77 – http://www.revipac.com/
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