Face à l’urgence climatique et à la pression croissante pour réduire l’empreinte carbone des chaînes logistiques, le choix des matériaux d’emballage devient un véritable levier d’action. Le carton ondulé, grâce à ses fibres recyclables et effectivement recyclées, largement intégrées, sa légèreté et sa performance logistique, occupe une place stratégique dans cette transformation vers une supply chain plus sobre en carbone.
Un matériau issu d’une ressource renouvelable
Le carton ondulé se distingue par un taux de recyclage parmi les plus élevés de tous les matériaux d’emballage, dépassant régulièrement les 90 %, avec un taux de collecte national autour de 95 % pour le carton ondulé. Cette performance exceptionnelle permet de maintenir une boucle matière efficace : les fibres sont réutilisées plusieurs fois. En laboratoire elles peuvent l’être plus de 25 fois, dans la réalité les contraintes industrielles et les pertes font qu’elles le sont 7 à 8 fois. Ces pertes sont remplacées par de la fibre vierge, ressources renouvelables provenant de forêts gérées durablement.
Cette forte circularité et le taux d’incorporation de fibres recyclées très élevé réduisent significativement l’empreinte carbone globale du matériau, car chaque fibre recyclée évite l’extraction de nouvelles ressources et prolonge sa durée de vie utile.
Un cycle de vie favorable aux objectifs climat
Les analyses de cycle de vie montrent que l’emballage carton présente une empreinte carbone inférieure à celle de nombreuses alternatives lorsque l’on considère l’ensemble de son cycle, grâce à :
Optimiser le ratio emballage/produit : un enjeu clé pour réduire les émissions
L’un des principaux leviers de décarbonation se joue dans la conception même de l’emballage : réduire la quantité de matière tout en garantissant la protection du produit.
Le carton ondulé, grâce à sa capacité de conception sur mesure, permet :
Un emballage plus ajusté, c’est moins de matière, plus d’efficacité de son usage, et surtout un meilleur remplissage des unités logistiques.
Optimisation du transport : un gisement essentiel de réduction de CO₂
Dans le cycle de vie d’un produit emballé, le transport représente souvent la première source d’émissions. C’est là que le carton ondulé affiche ses bénéfices les plus marquants.
Sa légèreté et sa conception modulaire permettent :
→ Moins de kilomètres parcourus pour transporter la même quantité de produits = moins de CO₂ et une supply chain plus efficace.
Les gains sont particulièrement importants dans l’e-commerce, l’agroalimentaire et la distribution, où les rotations logistiques sont fréquentes.
Une filière innovante pour accélérer la décarbonation
Le secteur investit massivement dans :
Ces innovations soutiennent les objectifs climat des industriels et répondent aux exigences du PPWR.
Une réponse aux stratégies RSE des marques
Pour les distributeurs comme pour les industriels, le choix du carton ondulé s’inscrit dans une démarche globale de décarbonation : diminution de l’empreinte matière, amélioration du taux de recyclabilité, réduction des transports inutiles. Le carton est devenu un allié clé pour atteindre les objectifs Net Zéro à horizon 2040–2050.
En conclusion
Le carton ondulé contribue à la décarbonation de la supply chain par sa nature renouvelable, son cycle de vie performant, sa légèreté, ses possibilités d’optimisation logistique et sa dynamique d’innovation. Dans un contexte où la réglementation renforce les exigences climat et circularité, il apparaît plus que jamais comme un matériau d’avenir pour des chaînes logistiques bas-carbone.
L’ADEME vient de publier son étude annuelle relative au recyclage des emballages, en application de la réglementation européenne. Les résultats confirment l’excellence de la filière papier-carton, pilier de l’économie circulaire. Pour l’année 2023, le taux de recyclage des emballages en papier-carton, pris dans son ensemble, emballages ménagers, industriels et commerciaux confondus, atteint en effet 94,8 %.
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de Jean-Jacques Azens, survenu le 4 novembre 2025 à Épernay.
Jean-Jacques Azens a consacré sa carrière au service de la filière du carton ondulé. Durant sa carrière au laboratoire d’essais chez SOCAR (devenu Smurfit Westrock) à Épernay, qu’il a dirigé, il a conduit de nombreuses études techniques qui ont contribué à enrichir les connaissances et à renforcer l’expertise collective de la profession. Ses travaux ont fait de lui une référence incontestée dans le domaine de l’emballage en carton ondulé.
À l’heure où la France souhaite s’engager dans une réindustrialisation ambitieuse, il est urgent de reconnaître les filières qui, sans faire de bruit, rendent cette relance possible. L’industrie du carton ondulé est de celles-là. Trop souvent cantonnée à son rôle logistique, elle est en réalité un acteur clé de la souveraineté industrielle, un partenaire de la production locale, et un vecteur de résilience économique et écologique.
Notre rôle ne se limite pas à « emballer » : nous accompagnons la fabrication via le conditionnement, nous facilitons la distribution, et nous sécurisons les chaînes logistiques. Chaque produit fabriqué en France, qu’il s’agisse d’un yaourt, d’un médicament ou d’un composant électronique, a besoin d’un système d’emballages adaptés pour parvenir intact jusqu’au consommateur. Et dans ces emballages, dans une immense majorité des cas, figure du carton ondulé.
Une filière industrielle ancrée dans les territoires
Avec 72 sites de production répartis sur l’ensemble du territoire, l’industrie du carton ondulé est profondément ancrée dans les bassins d’emploi français. Elle emploie 11 600 salariés directs et génère plus de 40 000 emplois directs, indirects et induits. Ces chiffres traduisent une réalité : notre filière est un moteur économique local, souvent implanté en zones rurales ou périurbaines, là où l’industrie reste un levier vital de développement.
Nous travaillons en synergie avec les filières papetières, forestières et de recyclage, dans une logique de complémentarité et de durabilité. Ce maillage territorial est notre force : il nous permet de répondre rapidement aux besoins des industriels, tout en contribuant à la vitalité des territoires. Nous sommes là où la France produit.


Un levier concret de souveraineté économique
La réindustrialisation française ne pourra réussir sans une logistique performante et durable. Chaque produit fabriqué localement doit être conditionné, protégé, transporté et stocké. Le carton ondulé est la réponse naturelle à ces besoins.
Notre industrie collabore étroitement avec les secteurs agroalimentaire, pharmaceutique, cosmétique, électronique, et bien d’autres. Elle accompagne la montée en puissance de la production locale en fournissant des emballages adaptés, fiables et disponibles. Nous sommes prêts à répondre à la hausse de la demande en emballage induite par la relocalisation industrielle. Nos capacités de production sont flexibles et notre implantation territoriale est dense.
En ce sens, nous sommes des facilitateurs de la réindustrialisation, des partenaires de confiance pour les industriels français.
Un modèle circulaire exemplaire
Le carton ondulé est un matériau biosourcé, renouvelable, recyclable et effectivement recyclé. En France, son taux de recyclage dépasse les 90 %, faisant de notre filière l’une des plus vertueuses du secteur de l’emballage.
Utilisant plus de 80% de fibres recyclées et des fibres vierges issues de forêts gérées durablement, le carton ondulé s’inscrit pleinement dans une économie circulaire. Nos entreprises innovent en permanence pour réduire l’impact environnemental : encres à base d’eau, colles naturelles, allègement des structures, optimisation des formats. Le carton ondulé est aussi un allié de la sobriété énergétique : léger, compactable, il permet de réduire les volumes transportés et donc les émissions liées à la logistique.
Acteurs engagés de la transition écologique, les industriels du secteur sont convaincus que performance et responsabilité peuvent aller de pair.
Des défis à relever pour amplifier notre impact
Pour accompagner durablement la réindustrialisation et répondre à la demande de ses clients, notre filière doit relever plusieurs défis : Nous investissons dans la modernisation des outils de production, pour gagner en efficacité et en sobriété énergétique. Nous travaillons également à renforcer l’attractivité de nos métiers, en valorisant les compétences techniques et en développant la formation.
Nous appelons à un soutien politique et réglementaire clair, pour favoriser les industries durables et encourager les choix responsables dans les politiques d’emballage. Nous avons besoin d’une reconnaissance pleine et entière de notre rôle stratégique. Car sans emballage, pas de production distribuée. Et sans production distribuée, pas de souveraineté industrielle.
L’industrie du carton ondulé ne se contente pas d’emballer les produits : elle soutient la relance industrielle, facilite la logistique des biens fabriqués en France, et incarne une filière responsable, engagée et résolument tournée vers l’avenir.
À l’heure où la souveraineté industrielle redevient une priorité nationale, nous sommes fiers de répondre présents. Et nous le resterons.
Le carton ondulé, matériau à la fois léger, robuste et entièrement recyclable, s’est imposé comme une solution d’emballage incontournable dans de nombreux secteurs : agroalimentaire, e-commerce, industrie, pharmacie, cosmétique… Ce succès repose sur un modèle industriel particulièrement performant, fondé sur la proximité des sites de production, l’utilisation majoritaire de fibres recyclées et une organisation logistique optimisée. Il répond à des besoins essentiels, comme la sécurité sanitaire des aliments, la traçabilité logistique ou la présentation commerciale des produits.
Le secteur de l’ondulé représente 70 sites de production sur le territoire Français. Il emploie près de 15 000 salariés directs et représente 40 000 emplois directs, indirects et induits. En 2024, le secteur a produit près de 2,5 millions de tonnes d’emballages et réalisé un chiffre d’affaires de près de 3,4 milliards d’euros.
Ces entreprises sont présentes partout en France, et participent au dynamisme économique et social de leurs territoires d’implantation. S’agissant d’industries de proximité, leurs emplois sont non délocalisables.
Produit essentiellement pour fabriquer des emballages industriels et commerciaux, dont le taux de recyclage en 2022 est de 97 %, il utilise à plus de 90 % des fibres recyclées, issus d’emballages papier carton collectés et traités majoritairement en Europe. Cette performance fait du carton ondulé l’un des matériaux d’emballage les plus vertueux du marché européen.
Malgré ces atouts, la filière fait face à plusieurs menaces qui fragilisent sa compétitivité :
Le modèle du carton ondulé repose sur un équilibre économique par définition fragile, construit sur le fonctionnement efficace des chaînes de recyclage, demandant sans cesse des investissements pour en augmenter l’efficacité et en réduire les impacts, ce qui nécessite une certaine stabilité des réglementations. Une rupture de l’un des maillons de la boucle matière remet en cause toute la chaîne.
La filière appelle à une reconnaissance pleine et entière de ses performances environnementales, fondée sur des données scientifiques et des indicateurs homogènes. Elle plaide pour une réglementation cohérente, pragmatique, évaluée à l’aune de ses effets réels, et non des intentions. Et surtout, elle revendique le droit à la neutralité technologique : que les solutions soient jugées sur leurs résultats, et non sur leur principe.
Le nouveau règlement européen sur les emballages et les déchets d’emballages, dit PPWR (Packaging and Packaging Waste Regulation), est entré en vigueur en février 2025. Son application générale est prévue à partir du 12 août 2026, avec des objectifs très ambitieux en termes de réduction, de recyclage, et de réemploi des emballages, mais également d’harmonisation des étiquetages, des systèmes de REP, etc. La mise en œuvre du texte suscite de nombreuses interrogations et la complexité des dispositifs prévus, le calendrier serré et le manque de clarification technique inquiètent l’ensemble de la filière.
Le PPWR impose des obligations importantes à tous les acteurs de la chaine de l’emballage, avec diverses échéances :
Restrictions sur certains formats d’emballages

Pour préciser la mise en œuvre de ces obligations, le règlement prévoit la définition d’une législation secondaire dense : 7 actes délégués, 13 actes d’exécution, 3 lignes directrices et 2 rapports, sans compter les travaux normatifs sur au moins 3 sujets (recyclabilité, minimisation et biodégradabilité).
Les travaux ont démarré tant avec le Joint Research Center sur l’étiquetage harmonisé qu’avec la Commission européenne sur la mise en œuvre des limites de PFAS ou au sein du Comité Européen de Normalisation, qui devrait proposer une méthodologie de détermination de la recyclabilité des emballages de tous matériaux d’ici la fin de l’année. La commission Européenne a également promis la diffusion d’une FAQ précisant différents points du règlement avant l’été.
Il sera également essentiel de comprendre l’impact de cette réglementation européenne, d’application immédiate dans les États-membres, sur la mise en œuvre des lois AGEC et Climat et résilience, certaines dispositions ne nous semblant pas compatibles : ainsi comment le carton peut-il être exempté de réemploi en Europe et soumis à obligation en France ?
Les mois à venir seront déterminants pour comprendre la mise en œuvre du PPWR et garantir qu’elle récompense les matériaux performants. Le carton ondulé, recyclable, recyclé, produit localement et déjà optimisé, doit rester au cœur des solutions européennes.
Certaines publications reprochent à l’emballage papier carton de ne pas être réglementé pour le contact alimentaire, faute d’avoir, comme pour le plastique un règlement européen spécifique. Or c’est méconnaitre les mécanismes de la réglementation européenne et française. S’il n’existe pas de règlement d’application harmonisé, les règles ne sont pas moins strictes et il n’y a aucune raison de penser que cela est de nature à jeter le doute sur la sûreté des emballages papier carton au contact des aliments.
La sécurité des emballages destinés à entrer au contact des aliments est régie par les règlements 1935/2004 et 2023/2006. Ils sont alors soumis à une obligation de résultat dont le principe est l’inertie du matériau : il ne doit pas y avoir de transfert de substances vers l’aliment susceptible de présenter un danger pour la santé humaine, d’entrainer une modification inacceptable de la composition de l’aliment ou d’entrainer une altération de ses caractères organoleptiques (saveur, odeur, aspect, consistance). Ces règlements imposent au fabricant une analyse des dangers et une évaluation des risques, l’emballage devant être adapté aux types d’aliments et à la vie du produit emballé. Le recyclé est soumis bien entendu à la même exigence d’inertie et de ce fait, il fait l’objet de contrôles plus nombreux. Le fabricant est tenu de délivrer une déclaration de conformité qui engage sa responsabilité.
En France, la DGCCRF a également diffusé des documents qui sont des aides aux industriels pour démontrer la conformité de leur produit. Cela consiste en une fiche générale relative à la réglementation et de fiches spécifiques par matériau. Ce sont des textes de référence, non réglementaires, mais écrits par l’organisme qui exerce le contrôle. Il est donc de fait nécessaire de les respecter.
– La fiche générale reprend le règlement 1935/2004 et le principe d’inertie. Elle détaille les méthodes d’analyse à utiliser, précise les principes d’établissement de la déclaration de conformité.
– Les fiches par matériau, et en particulier la fiche « papier-carton » est beaucoup plus précise. Elle définit les critères d’aptitude selon le type de fibres (vierges, recyclées, synthétiques), les critères globaux et spécifiques d’inertie (limites de migration, méthodes de tests…) et le type d’aliment et les conditions d’utilisation (contact sec, gras, humide…). Cette fiche définit également les critères d’aptitude pour les fibres recyclées en détaillant des bonnes pratiques de fabrication et d’utilisation du recyclé, et des critères d’inertie spécifiques. Elle définit aussi des restrictions.
La réglementation sur les matériaux au contact des aliments est donc assez complexe et elle existe effectivement pour les emballages papier carton. Les entreprises de la filière papier carton, conscients des enjeux, travaillent activement au respect de cette réglementation, notamment au sein du club MCAS, pour analyser les besoins client et élaborer des positions, constituer des BDD, mener des programmes de R&D et élaborer des outils d’analyse et un guide de bonne pratique.
La transition écologique est devenue, à juste titre, une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Elle a suscité des lois et règlements divers ces dernières années dont l’objectif est, notamment, de développer l’économie circulaire et de favoriser le réemploi. Toutefois, elle suscite des prises de parole, parfois radicales, émanant de parties-prenantes directement concernées, qui pensent utile de nier la vérité afin de développer leur chiffre d’affaires.
Le papier-carton est ainsi la cible de certains acteurs du débat public qui ont une fâcheuse tendance à tordre la vérité quand leurs arguments sont fragiles, faibles sur le plan scientifique et disons-le, économiquement loin d’être démontrés.
Afin de créer un brouillard dans le but de masquer leurs propres insuffisances, ils lancent des chiffres erronés, fondés sur des études douteuses, ils créent des amalgames et proposent des concepts fumeux …
Nous peinons à comprendre leurs motivations profondes.
En effet, le réemploi est sans aucun doute une voie à développer pour réduire l’impact environnemental des emballages. Hélas, il ne constitue pas une solution adaptée à tous les cas. Loin de là.
Mais est-ce vraiment une faiblesse ? En réalité, il serait plus simple et vrai d’admettre que le réemploi, pas plus que le recyclage, n’est LA solution.
Il est une solution parmi d’autres.
Un langage de vérité imposerait de reconnaître que le taux de recyclage du papier carton est de 89%, allant jusqu’à 97% pour ses utilisations industrielles et commerciales. L’efficience de la filière de recyclage du carton place d’ailleurs la France 10 ans en avance sur les objectifs européens. C’est un fait.
Un langage de vérité imposerait de reconnaître que la filière industrielle de l’emballage papier-carton emploie 50 000 salariés, répartis sur 650 sites industriels, au cœur des territoires de France et que ses emplois sont non-délocalisables. Ses PME et groupes de dimension nationale ou internationale génèrent un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros. Ce sont des faits.
Un langage de vérité imposerait, enfin, de reconnaître que la filière est une actrice historique de l’économie circulaire et qu’elle n’a jamais attendu des lois pour s’engager dans ce domaine. En trente ans, l’industrie papetière a fortement réduit son empreinte environnementale, elle a diminué sa consommation d’eau de 50% et ses rejets dans l’eau de 75%. 64% de la chaleur qu’elle consomme est d’origine renouvelable. Le poids moyen du carton ondulé au m2 a diminué de 15 % en 20 ans, pour un service égal. Ces résultats sont les fruits d’efforts constants en recherche et développement, car le souci de l’impact environnemental est dans l’ADN de cette industrie. Encore un fait.
Ces chiffres et données sont vérifiées et vérifiables. Notre réalité industrielle et notre engagement au service de l’économie-circulaire sont irréfutables.
L’attention à l’environnement mérite mieux que des débats futiles et des chiffres alambiqués. Elle devrait nous imposer, à nous tous en tant qu’acteurs industriels responsables, de proposer une réflexion à la hauteur des enjeux et des défis collectifs qui sont face à nous.
À notre modeste niveau c’est ce que nous proposons en publiant l’ouvrage « Réemployer des mots de vérité » . Il n’ambitionne pas de répondre à toutes les questions. Il déconstruit certains a priori et certaines idées reçus assénés depuis plusieurs mois, sans que les industriels ne puissent vraiment répondre.
Il fait le choix de l’éthique et de la transparence. Il ose porter un message de nuance.
Espérons que ces valeurs prospèrent en 2025, le débat public en a besoin.
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« Réemployer des mots de vérité – 11 vérités pour poser le débat – 5 nuances plus vertes que grises – 14 légendes urbaines pour stopper la confusion » lien : https://www.cartononduledefrance.org/lettre-eco-circulaire/
Nous constatons chaque jour que le dogmatisme et le militantisme s’immiscent partout, y compris dans le « journalisme d’investigation ». La diffusion récente d’un reportage sur l’emballage papier carton recourant à des procédés grossiers de manipulation des informations en est une nouvelle démonstration. Ces procédés récurrents de l’écologisme politique sont dénoncés de façon claire et documentée dans le dernier opus de Geraldine Woessner « les illusionnistes ». Nous y sommes confrontés tous les jours et dans de nombreux domaines.
Tout le monde s’accorde sur le fait que les enjeux du réchauffement climatique sont d’envergure et que nous devons tous travailler à les relever. La gestion des déchets est à ce titre un sujet important : avant de devenir déchet, des ressources, renouvelables ou non, ont été extraites et transformées afin de fabriquer des objets. Or il est majoritairement admis que cette étape d’extraction et de transformation des ressources est la plus impactante sur l’environnement. Pour diminuer ces impacts, on cherche logiquement à diminuer la quantité de déchets produits, conséquence directe de notre niveau de consommation.
Suivant ce raisonnement, on en vient assez rapidement à ce vieil adage « le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas ». CQFD. S’il n’y a pas de déchet, il n’y a pas de ressource consommée.
Dans le secteur de l’emballage, plusieurs solutions sont envisagées : réduire la quantité d’emballages utilisés ou augmenter la durée d’utilisation des matériaux. Écoconception, vrac, réemploi, recyclage… Les solutions sont multiples et s’adaptent chacune le mieux possible aux exigences nombreuses et protéiformes de conservation des produits emballés, de gestion des chaines logistiques, d’adaptation aux canaux de distribution et d’ajustement aux besoins des organisations industrielles, ceci afin de limiter les impacts de l’emballage tout en conservant un nécessaire équilibre économique et surtout en limitant le gaspillage de produits, eux aussi constitués de ressources extraites et transformées, à l’impact environnemental conséquent. On le comprend donc assez rapidement : les problématiques sont complexes.
Or pour répondre à la problématique des déchets, on cherche à imposer des choix simplistes et dogmatiques. Pour supprimer l’emballage, il « suffit de » favoriser la vente en vrac (or le vrac ne supprime pas l’emballage et tous les produits ne sont pas compatibles avec ce mode de distribution), pour ne pas les retrouver dans les déchets, il « suffit de » ne pas les jeter et de les réemployer (or le recyclage est une forme de réutilisation de la matière, avec des impacts environnementaux à comparer avec ceux de la logistique retour et du lavage des emballages réemployables).
De nombreuses analyses expertes, dont notamment des analyses de cycle de vie, ont été menées et montrent que les meilleures solutions à appliquer dépendent très intimement des caractères spécifiques de chaque produit, de sa chaine de fabrication et de distribution et du comportement du consommateur. Pourtant la démonstration scientifique est rarement écoutée, au motif qu’elle est trop spécifique et souvent complexe.
Demain, si nous nous bornons à appliquer ces recettes toutes faites, nous ne pourrons que constater que le but n’a pas été atteint et regretter les dégâts collatéraux sur nos industries. Il est de notre responsabilité, même si nous avons du mal à nous faire entendre, de continuer à expliquer la complexité de notre secteur et les solutions qu’il propose.
La mise en place de la REP emballages industriels et commerciaux (EIC) est un sujet majeur, en particulier pour notre industrie, qui représente près de 50% des EIC mis en marché en France et dont les EIC représentent la grande majorité des produits.
Une REP très impactante
La REP EIC concerne particulièrement l’emballage papier carton :
La page n’est pas blanche en matière de gestion des EIC
Une réglementation existe, qui a permis de gérer les déchets produits depuis de nombreuses années. Dans le secteur du papier carton, cette organisation est un succès, tant au niveau des modalités de gestion de leur fin de vie, de leur éco-conception que des performances de recyclage et de circularité de la matière.
Le développement s’est réalisé naturellement dans une logique industrielle sans soutien financier du fait que les matériaux d’emballage recyclés sont moins coûteux que les matériaux vierges et que les technologies de recyclage sont éprouvées et en progrès constants :
Notre industrie est donc une industrie du recyclage, totalement dépendante du système mis en place pour collecter et recycler ses propres produits. Elle constitue aujourd’hui un système industriel majeur, dont l’approvisionnement dépend des produits usagés.
Une nouvelle REP
La mise en place de la REP va consacrer une extension et des transferts de responsabilités sur la fin de vie des emballages, couplée à des exigences nouvelles, qui devront permettre une meilleure gestion des données, une validation des résultats et un progrès du recyclage / réutilisation là où les performances seront jugées faibles.
Mais il est particulièrement essentiel de ne pas créer de problèmes et de dysfonctionnements en introduisant ces nouveaux principes, changements de responsabilité et transferts de charges.
Pour cela, il nous semble tout à fait essentiel de garder une REP emballages ménager spécifique clairement différenciée qui a toute sa légitimité du fait de la gestion particulière des déchets des ménages (les détenteurs de ces déchets ne sont pas en capacité d’être responsable de leur gestion, cette responsabilité ayant de ce fait été transférée aux collectivités) et de créer une REP EIC qui ne peut en aucun cas en être considérée comme un prolongement.
Il sera également nécessaire de tenir compte des spécificités de cette catégorie d’emballages :
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